Il y a 40 ans


Il y a 40 ans C’était la fermeture des mines de Saint Pierre la Palud

Le 30/06/2012

Il y a 40 ans

C’était la fermeture des mines de Saint Pierre la Palud

La mine de Pyrite qui fut l’une des plus importantes au monde cesse son activité en 1972. Il faut se rendre à cette dure réalité et parer au plus pressé : reclasser le personnel - on imagine même un départ anticipé à la retraite pour les 45-50 ans-, désinstaller les pompes et continuer le retraitement des eaux de ruissellement, imaginer l’avenir de ce village autrement.

Quarante années se sont écoulées depuis les articles de Michel AULAS consacrés à la fermeture des mines dites de Sain Bel à Saint Pierre la Palud ; et son propos sonne toujours aussi juste : « Ce métier difficile (a) fait d’eux tour à tour des manœuvres de force, des menuisiers ou des mécaniciens, exige de l’intelligence et de l’intuition avec en plus le mépris du danger et l’indifférence à la peine ; il s’accomplit en équipe dans la solidarité et la responsabilité, avec la perspective de gains qui sont le fruit de la cohésion », avec « le courage ici qui est quotidien ».

2012, année où on se souvient
Tout a démarré pour l’histoire récente des mines de pyrite à Saint Pierre La Palud il y a 170 ans. Les frères Perret acquièrent les mines de Sain Bel : nous sommes alors en 1840.

Entre 1840 et 1972, l’exploitation de la mine connaîtra son apogée avec près de 980 salariés en 1918. Au total, plus de 17 millions de tonnes de pyrite sont extraites pour 8 millions de tonnes de souffre. L’invention du procédé de grillage des pyrites pour la production d’acide sulfurique fait des frères Perret des pionniers de l’industrie chimique à Lyon. Bientôt le long de la vallée de la Saône et du Rhône naissent des fleurons de l’industrie mondiale et de nombreuses vocations de chercheurs et chimistes des Nobel.

Bien évidemment, l’épopée de l’ère industrielle ne s’est pas bâtie sans heurts. Comment décrire mieux les risques encourus qu’en empruntant quelques termes techniques à la violence de ce vocabulaire : « foudroyage », « marteau perforateur », « descente par le roll », « le briquet ». Il y a d’abord la tragédie du 9 octobre 1934 : Un incendie s’étend dans les galeries boisées ; 31 mineurs périssent intoxiqués par les fumées. Ensuite, viennent les disparitions dues aux complications de santé liées en particulier aux poussières.

2012 coïncide également avec les 40 ans de la fermeture de la mine. Dans une atmosphère chargée d’émotion, le 30 juin 1972, les derniers mineurs remontaient la statue de la Sainte Barbe, leur patronne protectrice.

Depuis 1980, les « Amis de la mine » qui ont créé le musée de la mine sont très impliqués pour faire savoir la richesse de ce patrimoine minier exceptionnel ; la galerie reconstituée par les anciens mineurs eux-mêmes, permet de mieux faire comprendre aux nombreux visiteurs le quotidien de ces hommes, pour ne jamais les oublier. Les « Amis de la Mine » sont là aussi pour faire connaître la vie de toutes ces communautés Française, Italienne, Portuguaise, Polonaise rassemblée dans ce village , rythmé par l’activité singulière de l’exploitation minière.

Le musée rend compte fidèlement des techniques utilisées avec une galerie de reconstitution inédite. Il retrace les grands événements par quelques photos et articles et chaque année, les amis de la mine rendent un hommage appuyé aux copains qui partent. Un tableau à l’accueil recense par des petites croix les disparitions les plus récentes.

Chaque année, la commune réunit toujours les derniers mineurs, leurs familles pour la Sainte Barbe, le premier dimanche de décembre : au rythme d’une procession, l’effigie de la Sainte Barbe est portée jusqu’à l’autel de l’église de Saint Pierre la Palud, dans un recueillement fort en émotions.

Il faut visiter le musée, se rendre à pied jusqu’au chevalement et flâner si on en a encore le temps dans les ruelles de la cité, ce quartier des mineurs accroché à la colline qui fait face au chevalement. Sous la chevelure épaisse des feuillus et les hautes herbes de ce paysage verdoyant, chacun pourra deviner ici, un bout de la chaîne flottante qui descendait les bennes chargées de pyrite, là le terril où un puits d’extraction des mines et le souffre qui affleure.

A Sain Bel, certains verront les bassins teintés de rouille qui servent encore au traitement à la chaux des eaux de la mine, de manière à leur enlever leur acidité liée à leur infiltration dans la pyrite résiduelle. Dans ce jeu de piste peut être apercevrez vous quelques un des mineurs qui s’affairent.

En 1975, le centre bourg autour de l’église s’est agrandi de plusieurs immeubles pour augmenter le nombre d’habitants. Le mot d’ordre de l’époque était double : du côté des salariés, il s’agissait de réussir les reclassements du personnel, ce qui fut fait ; du côté du village de ne pas lentement dépérir, ce qui fut accompli par l’augmentation de la population et l’accueil de quelques entreprises dans les locaux attenant à la mine.

Merci aux Amis de la Mine de faire en sorte que la mémoire de tous ces Hommes qui ont fait l’histoire de cette vallée se transmette aux générations futures .

Les Amis de la Mine


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